Notre
histoire

Une vocation coopérative

Les Banques Populaires sont nées sous le Second Empire, en même temps que la révolution industrielle.

Le bouleversement économique qui marque cette période est surtout orienté vers les grands projets d’urbanisation, le chemin de fer et les industries nouvelles. C’est ainsi que les commerçants, artisans et la petite bourgeoisie industrielle de province s’entraident pour se prêter mutuellement l’argent que les grandes banques refusent de leur avancer. La forme est une coopérative fermée ne prêtant qu’aux déposants, inspirée d’expériences italiennes et allemandes. Chacun possède une partie du capital sous forme de « part sociale » et devient donc sociétaire, c’est-à-dire à la fois apporteur de capital et client.

C’est à Angers, en 1878, que née la vraie première Banque Populaire sous l’impulsion de Ludovic de Besse. Le mouvement d’abord limité au Centre et à l’Ouest, va inspirer des initiatives analogues dans de nombreuses villes : Menton, Marseille, Nice et Antibes.

Créées pour répondre à des besoins nouveaux, elles diffèrent profondément des banques classiques : ce sont des associations de personnes -et pas seulement des sociétés de capitaux- mettant en commun leur épargne, leur expérience et leur volonté d’entreprendre. Mais éloignées les unes des autres, sans véritable lien entre elles, sans statut juridique dépendant essentiellement de la qualité et de la foi de leurs sociétaires, les Banques Populaires rencontrent des difficultés de gestion. Elles cessent peu à peu de progresser.

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Fondateurs
 

La reconnaissance officielle

Les besoins croissants de crédits des petits producteurs et commerçants restent insatisfaits. Cette situation, qui risque de compromettre l’essor de l’industrie régionale, déclenche la mobilisation des milieux professionnels, industriels et politiques. Une commission d’Études est créée en 1911. Ce n’est qu’après la guerre, qu’une loi ayant pour objet « l’organisation du crédit à la petite et moyenne entreprise » est votée en mars 1917.

Cette loi dote les Banques Populaires d’un statut légal spécial qui sera complété au fil des années par d’autres dispositions législatives ou réglementaires (1934, 1936…). Portée par le Ministre Étienne Clémentel, elle précise le caractère coopératif des Banques Populaires et définit leur mission : des « sociétés coopératives de crédit autonomes, à capital fixe ou variable, pouvant pratiquer toutes les opérations des grands établissements de crédit ».

Dès 1923, les Banques Populaires ont la responsabilité de distribuer des prêts aux artisans et aux sociétés artisanales, en provenance d’avances de l’État. Elles seront donc des banquiers, mais des banquiers qui considèrent le profit comme un moyen de développement au service de leur clientèle. À maintes reprises, elles seront chargées par les pouvoirs publics de l’attribution et de la réalisation des crédits présentant un intérêt social indiscuté.

Le rôle des Banques Populaires sera donc de démocratiser le crédit afin de permettre aux classes moyennes de mieux s’intégrer dans l’économie du pays et de participer véritablement à son développement.

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La construction d’un Groupe

À partir de 1917, les Banques Populaires se développent rapidement, notamment grâce aux avances de l’État.

Elles se rassemblent en 1919 pour faire face à l’isolement des banques entre elles et fondent l’Union Syndicale des Banques Populaires. Cette Union a pour principal objectif de créer une banque centrale pour le réseau, mais son existence sera éphémère.

En effet, dès juin 1921, les Banques Populaires réunies en Congrès à Paris, fondent la Caisse Centrale des Banques Populaires. C’est la première expression de la volonté forte des Banques Populaires de construire un groupe bancaire sans l’intervention de l’État. Cet organisme central leur permet d’organiser leur mode de fonctionnement. Les Banques Populaires sont alors plus de 100.

Mais derrière cette apparente prospérité se profile deux ombres : d’une part, l’insuffisance de capitaux propres et l’augmentation d’opérations de crédit peu rentables, les rend vulnérables face à la crise qui s’annonce et, d’autre part, l’activité de la Caisse Centrale se heurte parfois à l’esprit d’indépendance des banques ; son autorité n’est pas toujours respectée. Pour aider au respect d’une discipline communautaire et instaurer une solidarité active entre les Banques Populaires, la Chambre Syndicale des Banques Populaires est créée en 1929. Elle devient ainsi l’organe de représentation tout en exerçant un contrôle administratif, technique et financier sur l’organisation et la gestion de chaque Banque Populaire. 1929 marque la naissance du Crédit Populaire de France, dénomination à laquelle se substituera progressivement au début des années 1970 celle du groupe des Banques Populaires.

Elle sera le point d’appui et le fer de lance du développement du réseau jusqu’à sa fusion avec Natexis en 1999. En 2009, les Banques Populaires, lors de la création du Groupe BPCE, créent une structure de représentation de leurs intérêts et de ceux de leurs sociétaires : la Fédération Nationale des Banques Populaires.

Immeuble Le Ponant - Banque Fédérale des Banques Populaires